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Quatrième de couverture :

2012. Martin Seymour, journaliste occidental, est en poste à Téhéran où la révolution gronde… Dans le même temps, Nasim Golestani, jeune scientifique iranienne en exil aux états-Unis, ambitionne de travailler sur le PCH — un projet de cartographie des connexions neuronales du cerveau humain…
2027. Martin vit en Iran avec sa femme et son jeune fils alors que Nasim, revenue au pays, orchestre Zendegi, un univers virtuel inédit qui passionne des millions de joueurs. Alors que Zendegi semble menacé par la concurrence, Nasim crée un programme inspiré des travaux du PCH qui confère bientôt à ses êtres virtuels une autonomie stupéfiante. Tandis que la controverse grandit à l’égard de la nature et des droits de ces créations logicielles, la tragédie s’abat sur la famille de Martin, qui se tourne vers Nasim en quête d’une solution qu’elle seule peut lui offrir. Mais Zendegi est en train de se transformer en champ de bataille…

Mon avis :

Cela faisait pas mal d'années que j'avais envie de lire Greg Egan ; La Cité des permutants et Axiomatique figurent en bonne place dans mon pense-bête. Mais l'auteur étant réputé difficile à lire dans un genre qui est déjà exigeant pour le lecteur, la hard science, j'ai toujours hésité à me lancer. Finalement, je suis tombé sur Zendegi sur les étagères de ma bibliothèque municipale. C'était l'occasion de découvrir l'auteur.

Zendegi raconte le parcours de Martin, reporter australien, et de Nasim, scientifique iranienne exilée aux États-Unis. Le premier couvre la révolution en Iran et finira par s'y installer et fonder une famille. La seconde travaille sur un projet de reconstruction informatique du cerveau. Elle reviendra au pays après la révolution et trouvera un emploi dans le domaine de la réalité virtuelle.

J'ai été un peu dérouté par la première partie du roman. Pendant plus d'une centaine de pages, il est surtout question de la politique. La science se fait très discrète, on est plutôt dans le roman d'anticipation (l'intrigue se passe en 2012, alors que le texte est publié en 2009). Les évènements semblent crédibles, mais je crains de ne pas connaitre suffisamment l'histoire et la politique iranienne pour apprécier les dons de prédiction de Greg Egan.
Pour être tout à fait franc, la politique contemporaine est un sujet qui ne me passionne pas vraiment et j'ai trouvé ces passages très longs.

Puis l'intrigue fait un bond de quinze ans dans le temps et prend un aspect résolument plus scientifique. On démarre doucement, avec la description de Zendegi, un jeu de réalité virtuelle, mais cela devient franchement plus technique quand il est question de systèmes autonomes, de connexions neurales, de latérochargement et tutti quanti.

J'ai trouvé cette seconde partie bien plus passionnante que la première. Greg Egan aborde sous tous les angles le thème de la conscience artificielle et les problèmes d'éthique que cela implique. Le texte est plus accessible que j'aurais pu le craindre. Les concepts sont décrits clairement, je ne me suis jamais senti perdu dans les explications.

Paradoxalement, cette seconde partie plus technique est également la plus émouvante, en mettant au centre de l'intrigue la relation d'un père et de son fils. Le texte prend même une tournure poétique, lors des plongées en réalité virtuelle. Zendegi devient l'occasion de découvrir un univers d'heroic fantasy original, basé sur les contes iraniens.

J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman, mais j'ai finit par l'apprécier. Son plus gros problème 'est qu'il est plombé par une première partie longue et ennuyeuse. C'est d'autant plus dommage qu'elle n'est pas vraiment essentielle. L'histoire fonctionnerait très bien sans.

Quoiqu'il en soit, j'ai terminé ma lecture sur une excellente impression. Cela m'a donné envie de découvrir le reste de la bibliographie de Greg Egan.

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